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Saint Joseph
Notre Père  « Je suis leur père, dit Dieu. Notre Père, qui êtes aux Cieux.Mon fils le leur a assez dit, que je suis leur père.
Notre Père  « Je suis leur père, dit Dieu. Notre Père, qui êtes aux Cieux.Mon fils le leur a assez dit, que je suis leur père.

Notre Père « Je suis leur père, dit Dieu. Notre Père, qui êtes aux Cieux.Mon fils le leur a assez dit, que je suis leur père.

Je suis leur juge. Mon fils le leur a dit. Je suis aussi leur père.Je suis surtout leur père.Enfin je suis leur père. Celui qui est père est surtout père.Notre Père qui êtes aux Cieux. Celui qui été une fois père ne plus être que père.

Notre Père

« Je suis leur père, dit Dieu. Notre Père, qui êtes aux Cieux.Mon fils le leur a assez dit, que je suis leur père.

Je suis leur juge. Mon fils le leur a dit. Je suis aussi leur père.Je suis surtout leur père.Enfin je suis leur père. Celui qui est père est surtout père.Notre Père qui êtes aux Cieux. Celui qui été une fois père ne plus être que père.

Ils sont les frères de mon fils; ils sont mes enfants; je suis leur père.Notre Père qui êtes aux cieux, mon fils leur a enseigné cette prière. Sic ergo vos orabitis. Vous prierez donc ainsi.Notre Père qui êtes aux cieux, il a bien su ce qu’il faisait ce jour-là, mon fils qui les aimait tant.Qui a vécu parmi eux, qui était un comme eux.Qui allait comme eux, qui parlait comme eux, qui vivait comme eux.Qui souffrait.Qui souffrit comme eux, qui mourut comme eux.Et qui les aime tant les ayant connus. Qui a rapporté dans le ciel un certain goût de l’homme, un certain goût de la terre.Mon fils qui les a tant aimés, qui les aime éternellement dans le ciel.

 

Il a bien su ce qu’il faisait ce jour-là, mon fils qui les aime tant.Quand il a mis cette barrière entre eux et moi, Notre père qui êtes aux cieux, ces trois ou quatre mots.Cette barrière que ma colère et peut-être ma justice ne franchira jamais.Heureux celui qui s’endort sous la protection de l’avancée de ces trois ou quatre mots.Ces mots qui marchent devant toute prière comme les mains du suppliant marchent devant sa face.Comme les deux mains jointes du suppliant s’avancent devant sa face et les larmes de sa face.Ces trois ou quatre mots qui me vainquent, moi l’invincible.Et qu’ils font marcher devant leur détresse comme deux mains jointes invincibles.Ces trois ou quatre mots qui s’avancent comme un bel éperon devant un pauvre navire.Et qui fendent le flot de ma colère.Et quand l’éperon est passé, le navire passe, et toute la flotte derrière.Actuellement, dit Dieu, c’est ainsi que je les vois ;Et pour mon éternité, éternellement, dit Dieu.Par cette invention de mon Fils éternellement c’est ainsi qu’il faut que je les voie.(Et qu’il faut que je les juge. Comment voulez-vous, à présent, que je les juge.Après cela.)Notre père qui êtes aux cieux, mon fils a très bien su s’y prendre.Pour lier les bras de ma justice et pour délier les bras de ma miséricorde.(Je ne parle pas de ma colère, qui n’a jamais été que ma justice.Et quelquefois ma charité.

 

Et à présent il faut que je les juge comme un père. Pour ce que ça peut juger, un père. Un homme avait deux fils.Pour ce que c’est capable de juger. Un homme avait deux fils. On sait assez comment un père juge. Il y en a un exemple connu.On sait assez comment le père a jugé le fils qui était parti et qui est revenu.C’est encore le père qui pleurait le plus.Voilà ce que mon fils leur a conté. Mon fils leur a livré le secret du jugement même.Et à présent voici comme ils me paraissent ; voici comme je les vois ;Voici comme je suis forcé de les voir.De même que le sillage d’un beau vaisseau va en s’élargissant jusqu’à disparaître et se perdre.Mais commence par une pointe qui est la pointe même du vaisseau.Ainsi le sillage immense des pécheurs s’élargit jusqu’à disparaître et se perdre.Mais il commence par une pointe, et c’est cette pointe qui vient vers moi,Qui est tournée vers moi.Il commence par une pointe, qui est la pointe même du vaisseau.Et le vaisseau est mon propre fils, chargé de tous les péchés du monde.Et la pointe du vaisseau ce sont les deux mains jointes de mon fils.Et devant le regard de ma colère et devant le regard de ma justiceIls se sont tous dérobés derrière lui.Et tout cet immense cortège des prières, tout ce sillage immense s’élargit jusqu’à disparaître et se perdre.Mais il commence par une pointe et c’est cette pointe qui est tournée vers moi.Qui s’avance vers moi.Et cette pointe ce sont ces trois ou quatre mots : notre père qui êtes aux cieux ; mon fils en vérité savait ce qu’il faisait.

 

Et toute prière monte vers moi dérobée derrière ces trois ou quatre mots. »

Charles Péguy

 

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